A quelles conditions la loi peut-elle garantir la justice?

Publié le par SoPhie

Le premier et le plus grand intérêt public est toujours la justice. Tous veulent que les conditions soient égales pour tous, et la justice n'est que cette égalité. Le citoyen ne veut que les lois et que l'observation des lois. Chaque particulier dans le peuple sait bien que s'il y a des exceptions, elles ne seront pas en sa faveur. Ainsi tous craignent les exceptions, et qui craint les exceptions aime la loi.
Chez les chefs c'est tout autre chose: leur état même est un état de préférence, et ils cherchent des préférences partout. S'ils veulent les lois, ce n'est pas pour leur obéir, c'est pour en être les arbitres. Ils veulent des lois pour se mettre à leur place et pour se faire craindre en leur nom. Tout les favorise dans ce projet. Ils se servent des droits qu'ils ont pour usurper sans risque ceux qu'ils n'ont pas.
Comme ils parlent toujours au nom de la loi, même en la violant, quiconque ose la défendre contre eux est un séditieux, un rebelle: il doit périr; et pour eux, toujours sûrs de l'impunité dans leurs entreprises, le pis qui leur arrive est de ne pas réussir. S'ils ont besoin d'appuis, partout ils en trouveront. C'est une ligue naturelle que celle des forts, et ce qui fait la faiblesse des faibles est de ne pouvoir se liguer ainsi.

                                                                                                                                             ROUSSEAU


Contradiction
entre le sens que le citoyen donne à la loi :
                                                               moyen d'établir dans le droit l'égalité naturelle, loi générale au nom de la justice
et la loi comme outil de pouvoir entre les mains des "chefs":
                                                               moyen de se faire craindre, exception qui assoit leur force.



A LIRE: Article de Robert BADINTER, ci-joint dans "A PRIORI... A POSTERIORI",
intitulé "Nous sommes dans une période sombre pour notre justice".
Puisqu'il faut donner crédit aux électeurs de leur sentiment d'insécurité et répondre par ce signal de mise en oeuvre des promesses de campagne électorale, hors de question de se voir un tant soit peu repris à l'ordre par le Conseil constitutionnel au sujet de la loi sur la rétention de sûreté.
Allons donc voir du côté de la Cour de cassation! Au mépris de la Constitution???

Publié dans Actu

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